Inspirations

Le symbole dièse : histoire et usages à travers le temps

symbole dièse

Le symbole dièse, également connu sous le nom de croisillon ou de hashtag, est aujourd’hui un élément incontournable de notre communication numérique. Mais saviez-vous que son histoire remonte à plusieurs siècles et qu’il a été utilisé dans divers domaines au fil du temps ? Dans cet article, apprenez en plus sur l’origine du symbole dièse, sa représentation graphique et ses différentes utilisations, de l’Antiquité à nos jours. Découvrez comment ce petit symbole est devenu un outil de communication puissant dans notre monde moderne.

L’origine méconnue du symbole dièse

À l’origine utilisé comme unité de mesure pour les transactions commerciales, le dièse a évolué au fil des siècles pour devenir un symbole important dans différents domaines tels que la musique, les mathématiques, la typographie et l’informatique.

Selon les historiens, le dièse trouve ses racines dans l’Antiquité, notamment chez les Romains avec la « libra pondo », une unité de mesure pour les poids et denrées alimentaires. Plus tard, cette notation a été utilisée pour représenter les nombres romains, en association avec le terme « numéro ». Au fil des siècles, le dièse a vu son utilisation évoluer dans différents domaines, tels que la musique, la typographie et aujourd’hui, le web et les nouvelles technologies.

Représentation manuscrite de la libra pondo
Source : Brandemia

De la libra pondo à la livre sterling

À l’époque romaine, le système de mesure de la libra pondo était basé sur la livre (libra), qui faisait référence à l’équilibre (la balance) dans le commerce des marchandises. Lors de transactions commerciales, il était courant de convertir des valeurs entre différentes unités de mesure telles que les livres et les onces, et le symbole dièse était utilisé pour faciliter ces conversions.

C’est dans ce contexte que la livre sterling tire son nom, avec une origine basée sur la « livre poids » et le terme latin « libra pondo ». Le sigle « L » (pour Livre) a ensuite été remplacé par le symbole “£” pour représenter la monnaie britannique, qui est encore utilisé aujourd’hui.

Au Royaume-Uni, ce symbole est communément appelé « symbole livre », tandis qu’aux États-Unis, on parle plutôt de « numéro » ou de « hash ».

Le dièse dans l’univers musical

Le dièse a également une utilisation importante dans le domaine de la musique et des mathématiques. En notation musicale occidentale, le symbole ♯, aussi connu sous le nom de dièse ou de bémol, indique qu’un son doit être augmenté d’un demi-ton. Ils sont généralement présents au début de chaque portée et à chaque changement de tonalité.

Bémol utilisé en musique

Depuis le 10ᵉ siècle, le dièse fait partie intégrante du langage musical occidental. Il indique une élévation d’un demi-ton pour la note qui suit et est apposé devant les notes concernées sur les partitions. Cela permet aux musiciens et chanteurs d’adapter leur interprétation en conséquence en fonction des symboles et des notes de musiques.

La représentation du symbole dièse en informatique

Dans le domaine de l’informatique, il existe une différence notable entre les caractères # (numéro) et ♯ (dièse). Bien que ces deux symboles puissent sembler similaires, ils ont des représentations différentes dans le système informatique Unicode. Le symbole # est codé à l’adresse U+0023, tandis que le symbole ♯ est codé à l’adresse U+266F. Cette distinction est importante puisqu’elle permet de garantir que les caractères s’affichent correctement sur différents appareils et plateformes.

Pour tracer le symbole dièse, la plateforme LaTeX offre une solution simple. LaTeX est un système de composition de documents qui est largement utilisé dans le domaine académique et scientifique. En utilisant LaTeX, les utilisateurs peuvent insérer facilement le symbole dans leurs documents sans avoir à rentrer l’Unicode associé.

Le dièse en typographie

En tant que signe typographique, le dièse est apparu progressivement au fil des siècles. Les premières occurrences répertoriées datent du début de l’imprimerie, avec les incunables (ouvrages imprimés avant 1500). On retrouvait déjà ce symbole dans certains ouvrages manuscrits, religieux et scientifiques. Le symbole dièse était écrit pour signaler des fautes d’impression ou mettre en évidence certaines parties importantes du texte.

Une touche d’obscurité dans son histoire

Si beaucoup de gens ignorent encore l’appellation « octothorpe », certains connaisseurs se souviennent de l’époque où les ingénieurs modifiaient les claviers téléphoniques pour ajouter des fonctions supplémentaires. Deux nouvelles touches ont été ajoutées à côté du chiffre zéro, et nécessitaient des symboles appropriés. Les ingénieurs ont alors choisi les signes * (étoile) et # (dièse).

Le défi suivant était de donner un nom spécifique à ces symboles. L’appellation « symbole livre » ne convenait pas pour le #, car elle pouvait être confondue avec la monnaie britannique. Lors d’une discussion autour d’un café, l’équipe a imaginé le terme « octothorpe ». Ce mot est issu du préfixe latin « octo- » (représentant les huit points du symbole) et d’une autre partie dont l’origine reste floue. Sur les claviers téléphoniques, le symbole dièse a été utilisé pour quelques commandes spécifiques comme l’appel anonyme ou l’interaction avec la messagerie. 

Les symboles similaires et confusions possibles avec le dièse

Le symbole dièse peut être facilement confondu avec d’autres signes graphiques aux fonctions différentes. Il importe donc de bien distinguer ces différents éléments pour éviter toute confusion.

  • Le nombre : en Amérique du Nord, le dièse est parfois utilisé pour indiquer un numéro, comme dans « Appartement #3 ». En revanche, en France et dans d’autres pays francophones, on emploie généralement le terme « n° » pour représenter ce même concept.
  • Le bémol : dans la musique, le symbole dièse et son « opposé », le bémol (qui abaisse la note d’un demi-ton), sont souvent confondus. Or, il existe bien une différence fondamentale. Le bémol se présente sous une forme plus arrondie, ressemblant à une lettre « b », tandis que le dièse est représenté par deux lignes croisées (#).

L’arrivée du dièse dans le monde numérique 

Aujourd’hui, le symbole dièse est présent dans tous les domaines : musique, téléphonie, informatique et bien sûr, sur le web. Véritable élément de communication incontournable pour les jeunes générations, le hashtag comme on l’appelle sur internet est devenu une référence de l’identité numérique.

Le dièse sur les claviers de téléphone

Au milieu du 20ᵉ siècle, l’avènement des téléphones avec clavier a nécessité l’introduction de nouveaux symboles pour faciliter la composition des numéros et des codes d’accès. Le symbole dièse est alors apparu sur les touches des téléphones, accompagné de l’astérisque (*), également appelé « étoile ».

Symbole dièse sur un téléphone

Du croisillon (#) au hashtag (#mot)

Avec l’avènement d’internet et des réseaux sociaux, le symbole dièse s’est vu associé à une nouvelle fonction : celle du « hashtag ». Un hashtag se compose du signe # suivi d’un mot ou d’une expression sans espace, permettant ainsi de catégoriser et faciliter la recherche d’un sujet ou d’un thème sur les différentes plateformes (Twitter, Facebook, Instagram, LinkedIn, etc.).

Qui a inventé le hashtag ? 

Le symbole dièse, ou hashtag, a été inventé par Chris Messina, un designer et développeur américain, en 2007. C’est lui qui a proposé d’utiliser ce symbole pour regrouper des conversations sur Twitter autour d’un même thème. L’idée a été rapidement adoptée par les utilisateurs de la plateforme et le hashtag est devenu un outil de communication puissant dans le monde numérique.

Twitter a joué un rôle clé dans la popularisation du hashtag. En permettant aux utilisateurs de suivre des conversations autour d’un même sujet en temps réel, le réseau social a donné une nouvelle dimension au symbole dièse.

L’essor du hashtag grâce aux réseaux sociaux

C’est en grande partie grâce à Twitter que le symbole dièse a connu une popularité fulgurante. L’utilisateur Chris Messina propose alors au réseau social d’utiliser des hashtags, c’est-à-dire des mots précédés du #, pour regrouper et classer les discussions. Les hashtags étaient déjà utilisés sur le réseau Internet Relay Chat (IRC), où les utilisateurs communiquaient via différents canaux identifiés par un hashtag.

# ou hashtag

Si cette idée fut d’abord accueillie avec scepticisme, elle s’est finalement imposée un an plus tard. Aujourd’hui, les hashtags sont largement employés sur de nombreux réseaux sociaux pour identifier et suivre des sujets ou des tendances spécifiques.

Le hashtag comme outil d’expression

Le dièse est devenu un véritable langage visuel, offrant de nouvelles possibilités d’expression créative. Les artistes aussi s’emparent du hashtag pour exprimer des idées complexes et des émotions profondes. Certains l’utilisent pour créer des poèmes, des histoires courtes ou des slogans percutants, tandis que d’autres l’intègrent dans leurs œuvres visuelles pour ajouter une dimension supplémentaire à leur message.

Le hashtag (#) est un outil puissant pour faire entendre sa voix et défendre ses convictions. Des millions de personnes dans le monde l’utilisent pour dénoncer des injustices, faire passer des messages forts ou se rassembler autour d’une cause commune. Certains hashtags ont même marqué l’histoire, comme #MeToo ou #BlackLivesMatter, qui ont permis de mettre en lumière des problématiques importantes et de mobiliser des communautés entières. Alors, laissez-vous inspirer par le pouvoir du hashtag et découvrez de nouvelles façons de vous exprimer !