Inspirations

L’orthotypographie

Qu’est ce que l’ Orthotypographie?

Il y a de nombreuses définitions expliquant ce qu’est l’orthotypographie. En essayant de faire un résumé de tout ce que j’ai pu lire, voilà ce que j’en retiens (critiquable et interchangeable).

L’orthotypographie tient compte des règles basiques de l’écriture, l’orthotypographie ou orthographie typographique est “l’ensemble des règles de l’orthographe des mots et des règles typographiques ». L’orthotypographie se régie à partir des familles et styles de caractères, de l’application du caractère minuscule ou majuscule, oblique, gras, italique, large ou étroit, exposant ou indice, etc. Les auteurs parlent aussi de la bonne formulation des notes en pied de page et des citations bibliographiques, « des citations de textes, d’œuvres, d’œuvres de théâtre, de formules, de titres, de sous-titres et autres aspects bibliographiques et typographiques qui vont plus loin que la simple écriture du texte général ».

 » L’orthotypographie répondrait au besoin de repères qui est celui des rédacteurs-composeurs-éditeurs d’aujourd’hui. Après cinq siècles de composition typographique et un demi-siècle seulement de photocomposition, le développement des outils bureautiques (matériels et logiciels), mais aussi de l’impression personnelle contribuent à faire émerger dans le public le besoin de connaître les règles de présentation de documents structurés. »

L’orthotypographie aurait dû être une matière obligatoire dans l’enseignement basique -de la même façon que l’est l’orthographe- et encore plus obligatoire dans les études spécialisées en design graphique. Le principal problème se trouve dans le peu de sympathie que procure ce sujet en règle général, et que les traités d’orthotypographies sont d’une telle difficulté et complexité qu’ils sont souvent trop éloignés des centres d’intérêts et champs d’actions des designers. Jusqu’à maintenant peu de designers ont pris conscience que le design et l’orthotypographie ne sont séparés que par une étroite ligne et que beaucoup de questions et solutions s’entrecroisent, se posent et se solutionnent dans ces deux disciplines, comme je vous l’expliquerez ensuite à travers divers exemples. C’est pourquoi le designer doit comprendre la problématique auquel il se confronte et être conscient de sa responsabilité, en connaissant un minimum les règles du jeu (les normes orthographiques et orthotypographiques) pour pouvoir se défendre et sortir la tête haute de tous les problèmes de communication qu’il doit résoudre, qui sont nombreux et de différentes natures.

Premier exemple : point de suspension et virgule.

Une énumération est « l’action et l’effet d’énumérer » ou « l’expression successive des parties d’un tout, des espèces que comprend un genre,  etc. ». Parfois, on peux avoir besoin d’utiliser une énumération d’éléments. La liste peut apparaitre entière, dans ce cas les éléments seront séparés par une virgule, ou bien que tout ne soit pas énuméré : on en mettra quelques uns, et on ne finit pas la liste, laissant entendre que l’énumération continue mais elle est tellement longue que nous l’arrêtons là. Dans ce cas, nous utiliserons une virgule entre tous les composants de la liste et à la fin, nous aurons deux options : ou bien fermer avec des points de suspension (qui doivent toujours être du nombre de trois et s’écrivent sans espaces après le mot qu’ils suivent) ou bien en écrivant à la place le mot etcétéra (ou son abréviation, etc.).

Si les éléments de l’énumération sont placés entre des points de suspension, il n’est pas correct d’y ajouter une virgule (bien que beaucoup le font) : avec cette maison…, avec cette vue… Il serait suffisant de mettre simplement des virgules entre les mots : avec cette maison, avec cette vue, avec ces espaces verts… ou bien utiliser les points de suspension entre les éléments, comme s’il s’agissait de phrases qui se lisent avec des pauses plus longues que celles qu’apportent une virgule (mais moins brutal qu’un point final) : avec cette maison… avec cette vue… avec ces espaces verts… Ou une option, ou l’autre, mais on ne doit jamais utiliser les deux signes ensembles.

Deuxième exemple : point de suspension ou etcétéra.

Pour ce qui est de conclure une longue énumération, en sous-entendant que celle-ci continue, nous avons vu précédemment qu’il existe deux options: soit on met des points de suspension,  soit on ajoute le mot etcétéra (ou son abréviation etc.). Si le mot etcétéra apparait, les points de suspensions n’ont plus lieu d’être, et les réutiliser serait une redondance. Ceci fait que nous nous trouvons parfois face à des erreurs telles que: « La beauté, l’amour, la force, etcétéra… » ou même  » La beauté, l’amour, la force, etc…. », alors que etcétéra signifie déjà littéralement « et le reste ». La bonne formule serait donc d’écrire: : « La beauté, l’amour, la force, etcétéra. » ou « La beauté, l’amour, la force… » , mais jamais les deux ensemble.

Troisième exemple : point de suspension , point final et abréviation.

Parfois, pour donner une certaine tonalité à la lecture, on souhaite remplacer le point final par des points de suspensions. Le point final est brutal, sec, sans retour, et on peux avoir envie de terminer une phrase avec une sensation de « vague », de « presque fini »: « Je suis tellement fatiguée… ». Dans ce cas, les points de suspension annule le point qui termine la phrase: il est incorrect, bien que certains le fasse, d’écrire trois points de suspension et de terminer avec un quatrième point (quelle belle vue….). Attention à la nuance:  les points de suspension annulent le point final, par contre, si un mot comporte le point qui indique l’abréviation et qu’ensuite il y a des points de suspension, dans ce cas là, oui nous trouverions quatre points et non trois: rue des Cordeliers, 3ème étage, Appt….

Les points de suspension fermant une phrase, il faut donc commencer le mot qui suit avec une majuscule, sauf dans le cas ou les points de suspensions sont utilisés pour une énumération ou pour signaler un dialogue interrompu (dans ce cas là, la première lettre du mot qui suit doit être une minuscule): Je suis désolée… je ne voulais pas te blesser.

Suite au prochain épisode, si ça vous intéresse ! ?