Partager la publication "« Je trouve les défis associés à la création de logos très intéressants. » Entretien avec Laurent Bayot, graphiste freelance spécialisé dans les logos"
Parce que le graphisme englobe de nombreux domaines, nous avons décidé de vous présenter aujourd’hui Laurent Bayot, un graphiste freelance spécialisé dans la création de logos. Véritable expert dans le domaine (et on ne dit pas ça seulement parce qu’il est toulousain 😉), Laurent propose ses services sur plusieurs sites lui appartenant comme Createur-Logo, Logo2luxe… Mais il ne se limite pas aux logotypes comme il l’explique dans cet entretien !
Découvrez, dans cet interview, le quotidien et le parcours d’un infographiste spécialisé dans les logos mais pas que !
Bonjour Laurent, encore merci d’avoir accepté cette interview pour Printoblog. Avant de commencer, pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre parcours s’il vous plaît ?
Je m’appelle Laurent Bayot, j’ai 43 ans, je suis infographiste en freelance depuis près de quinze ans et cela fait maintenant plus d’une vingtaine d’années que je baigne et évolue dans le milieu artistique.
Je travaille à partir de mon studio graphique basé à Toulouse, en indépendant et pour des entreprises toulousaines, françaises, mais aussi internationales. J’ai eu la chance de travailler avec des entreprises ayant leur siège au Canada, au Luxembourg, aux États-Unis, en Suisse, en Chine, au Maroc…
Spécialisé en création de logo, notamment dans le secteur du luxe, je m’investis également dans la création d’identité visuelle complète en tenant compte de tous les supports physiques et numériques de mes clients.
Je travaille en collaboration avec plusieurs imprimeurs, je propose également des services d’impression, l’idée étant de proposer les prestations les plus complètes, j’offre donc la livraison des documents de publicité de mes clients, à leur domicile et mes offres vont jusqu’à la pose de leur enseigne et le covering de leur boutique.
Au fil du temps et des expériences acquises pendant ces dix dernières années, je suis devenu maître d’œuvre dans mon travail de créatif en freelance.
Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser dans la création de logos uniquement ?
Je dois dire que le choix s’est fait naturellement, de projets en projets.
Je trouve les défis associés à cette spécialisation très intéressants. Ils mettent à profit toute l’étendue de mes dons artistiques et me permettent de réaliser de façon unique la base de l’image des sociétés qui font appel à moi.
J’estime que le logo est le pilier de l’identité visuelle d’une entreprise, l’acteur principal, dans la conception d’une image de marque. C’est aussi un pilier qui alimente de manière exceptionnelle mes applications du graphisme, il sert à poser une image sur un nom, d’ailleurs, on fait également appel à mes services pour du naming. Cela consiste à trouver un nom libre, percutant, inoubliable… pour les entreprises et les marques nouvellement créées.
J’ai ensuite appris à travailler sur tous les supports numériques et physiques, il s’agit pour moi d’un savoir-faire essentiel pour pouvoir suivre ma clientèle tout au long des étapes de création de l’univers complet de leur projet. Il faut dire en effet que le logo représente seulement la première partie d’une identité visuelle. Il en est certes la base, et de lui dépend le reste de ce qui constituera l’image de marque d’une société.
Avez-vous toujours travaillé à votre compte ou avez-vous commencé en agence ? Quels sont les avantages et inconvénients de ces deux statuts ?
En tant qu’autodidacte, travailler à mon compte était et constitue encore le mode de travail que je privilégie. Je n’ai donc jamais travaillé en agence. Cela s’explique par l’importance pour moi de garder la maîtrise de chaque étape de mon travail. Je pense également, en tant que professionnel, qu’il est plus simple pour une entreprise de composer avec un interlocuteur unique lors de la réalisation d’un projet, et c’est ce que j’ai appris à faire durant toutes ces années.
J’interviens aussi depuis 5 ans, occasionnellement dans des établissements à Toulouse et dans le Sud de la France en tant que jury designer, notamment à l’école Brassart, à Dawan, dans le cadre de l’Ap Formation, la Formation 31… Studi à Montpellier.
Il est aussi important pour moi de transmettre mon savoir-faire aux jeunes et moins jeunes qui apprennent le métier de concepteur visuel. D’autant plus qu’il s’agit d’une branche en pleine expansion et qui mérite plus que jamais d’être valorisée et promue auprès de la jeune génération.
Quelles sont les étapes de votre démarche pour créer un logo ?
J’esquisse toujours sur papier. Il s’agit de se concentrer sur la recherche de formes, de symboliques, de polices. On est ici à une étape charnière dans la chaque conception de logo et dans tous les autres travaux graphiques imaginables d’ailleurs.
C’est uniquement une fois cette première étape franchie avec les idées posées sur papier que je commence à tracer mes concepts en vectoriel sur ordinateur.
Je m’accorde beaucoup de liberté et j’avance à l’instinct, au feeling dans chacune de mes créations. Ma seule règle est de proposer des logos percutants et intemporels à l’image de l’entreprise ou de la marque de mon client.
Cet instinct est d’ailleurs nourri par la passion effrénée que je voue à mon métier. Mes créations se nourrissent de cela et continuent d’évoluer jusqu’à arriver à un niveau supérieur de satisfaction tant pour moi en tant que professionnel que pour mes clients selon leurs attentes par rapport à l’image de leur marque. En cela, il n’est pas faux de dire que je m’impose comme un spécialiste de la conception sur mesure.
En moyenne, combien de temps prend la création d’un nouveau logo ?
Lorsque mon client me donne carte blanche pour la conception de sa signature visuelle, j’ai l’habitude de proposer des forfaits où j’inclus souvent 3 propositions que je travaille autour de trois axes bien différents. Cela me permet de proposer des réalisations assez larges à mes clients, ce qui garantit au final un logo au plus près de leurs attentes. J’estime que c’est de cette manière que l’on arrive à mieux cerner et exécuter les perceptions du client quant à l’image qu’il a en tête.
Pour chaque création de logo, je mets en général 3 à 4 jours de travail, de l’esquisse à la mise en couleur.
Je n’envoie jamais une création à mon client le jour-même, je m’accorde toujours un temps de recul. J’argumente toujours mes créations quand je les propose à mes clients. C’est là que je dévoile ce que j’ai voulu y cacher, les messages, les formes…
On me contacte aussi pour des travaux différents, comme la refonte d’un logo ou le tracé d’une création en vectorielle.
Comment trouvez-vous l’inspiration pour la création d’un nouveau logo ?
Un peu partout, beaucoup de choses m’inspirent, car je fonctionne beaucoup en images. Cela peut vraiment venir de n’importe où, de n’importe quoi, d’une musique, d’une couleur, d’un trait, d’une texture, d’une forme… J’ai également la chance de voyager régulièrement, j’en profite aussi pour puiser mon inspiration auprès d’autres cultures, de nouveaux paysages, des contacts humains que j’initie au gré de mes découvertes.
Vous créez des logos pour le web, mais aussi pour le print. Avez-vous une préférence pour un support ? Pourquoi ?
Je crée des logos autant pour le print que pour le web, mes clients ont souvent besoin des deux formats pour leur support de communication. Je n’ai pas forcément de préférence, car le travail de création reste le même. Cependant, j’ai beaucoup de satisfaction à voir mes créations sur des grandes enseignes ou d’autres supports physiques, le résultat est alors palpable, plus que sur le web.
Je ressens toujours un plaisir immense à être le créateur d’un projet. Sa concrétisation, qu’elle se fait sur le web ou sur le print suffit pour mon bonheur en tant qu’artiste. L’essentiel est de satisfaire le client et de vulgariser ma signature. Pour moi, c’est cela le vrai kiff !
Selon vous, à quoi faut-il faire attention lorsque l’on crée un logo ? Y a-t-il des “pièges” à éviter ?
Je pense qu’il faut être très minutieux dans notre travail d’infographiste, il est donc important de ne rien négliger et de revenir sur ce qui a déjà été fait autant de fois que nécessaire. J’avais l’habitude de faire des tests au début en passant mes logos en noir ou en très petit format, c’est là que l’on voit si un logo est valide, bien lisible et percutant.
Aujourd’hui, j’ai une parfaite maîtrise des rendus, je me projette donc plus facilement, mais il m’arrive de le faire encore sur certaines conceptions de logos plus ou moins complexes.
Y a-t-il un logo d’une grande marque qui vous a marqué par sa qualité ou au contraire parce qu’il pourrait être retravaillé selon vous ?
Il y a beaucoup de logos que je souhaiterais refondre ou même refaire. Sans aucune prétention, je trouve que certains manquent parfois de cohérence et de messages surtout.
Il y a des logos dessinés qui restent en quelque sorte figés, car trop connus, sans doute leur propriétaire a peur de perdre de la clientèle, alors qu’ils gagneraient à être retracés, comme le cas de Versace que je trouve d’autant plus puissant dans sa conception et ses nombreux messages, mais qui n’est malheureusement pas assez net au niveau du tracé.
Pour citer un exemple plus proche, je pense aussi au logo de Decathlon qui fonctionne bien sûr par sa typographie intemporelle et ses couleurs, mais qui manque selon moi de mouvement et d’imagination.
En plus de la technique et pour faire un parallèle avec de nombreux domaines d’activité et créations, un logo, c’est comme une musique, un tableau, une photo, une sculpture… On ressent s’il est fait avec le cœur, il doit donc se démarquer de ses concurrents et refléter le secteur d’activité représenté.
Quel conseil donneriez-vous à un jeune graphiste désirant se spécialiser dans la création de logos comme vous ?
Travailler, s’écouter pour se faire confiance et laisser place à son imagination.
Le reste suivra avec un minimum de régularité et un investissement sincère dans la productivité.
Et pour finir, découvrez d’autres logos créés par Laurent Bayot !
Nouvelle arrivée dans l’équipe, j’ai été initiée au print lors d’une formation en édition imprimée et numérique. Aujourd’hui, j’écris sur Printoblog pour partager mes découvertes et mon expérience.